C’est un rêve pour les promoteurs immobiliers, mais un cauchemar pour les
Grecs. L’hypothèse d’une cession de dizaine d’îles grecques pour renflouer les
caisses vient de refaire surface. Et de la manière la plus concrète qui soit :
un catalogue officiel édité par le quotidien grec Ta Nea propose une liste de 47 îles et îlots
inhabités à vendre, appartenant à l’État.
Doutes
Athènes n’a, pour l’heure, réussi à vendre que pour 1,8 milliard d’euros d’actifs publics suscitant des doutes sur sa capacité à atteindre son objectif de 50 milliards d’euros dans les temps. Pourtant, ces privatisations sont considérés par la Troïka des créanciers publics (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) comme une condition sine qua non pour obtenir toute l’aide financière décidée lors du premier plan de sauvetage en juillet 2010.
Ces petits coins de paradis à saisir se trouvent
aussi bien dans les Cyclades, en mer Ionienne ou encore dans le golf d’Eubée.
D’une superficie comprise entre 5 et 300 hectares, ces îles coûtent, d’après Ta
Nea, entre 3 et 45 millions d’euros. Pas de quoi effrayer un émir qatari, comme
celui qui a déboursé 5 millions d’euros en avril dernier pour
acquérir Oxia, une île en mer Ionienne qui
appartenait auparavant à une famille greco-australienne.
Mais si ces îles peuvent apparaître comme des bonnes affaires, il y a tout de même quelques obstacles
à franchir avant de pouvoir installer son hôtel en bord de mer. D’abord, la loi
grecque interdit toute vente définitive d’une île
appartenant à l’État, et ces potentiels nids à touristes ne peuvent être céder
que pour 50 ans au maximum. En outre, il n’existe pas de cadastre en Grèce :
acquérir un bien et prouver qu’on en est le propriétaire relève, souvent, du
parcours du combattant.
N’empêche, la possibilité de vendre des îles - c’est-à-dire un petit bout de
ce qui a fait la fortune touristique de la Grèce - est “un sujet politiquement
très sensible”, rappelle Alexia Kefalas, correspondante pour FRANCE 24 en Grèce.
Elle ravive le souvenir du faux-pas, en octobre 2010, du politicien allemand Josef
Schlarmann qui avait conseillé aux Grecs de vendre leurs îles pour faire des
économies... À l’époque, Athènes avait vivement réagi. Cette fois-ci, les Grecs
eux-mêmes ne trouvent plus l'idée si saugrenue. Doutes
Ce n'est pas la première fois,
cependant, que cette hypothèse est évoquée. Le quotidien économique américain "Bloomberg" avait
déjà relaté, mercredi 12 septembre, l’effort que le fonds de privatisation
grec déploierait pour trouver des îles susceptibles d’être cédées. Le journal en
évoquait 40. “Pure spéculation”, répond dorénévant cet organisme public contacté
par FRANCE 24. Chargé de récolter 50 milliards d’euros d’ici à 2020 par le biais
des privatisations, il dément avoir établi une liste.
“Nous passons actuellement en revue les 6 000 îles qui appartiennent à l’État
pour savoir lesquelles seraient éventuellement exploitables”, explique-t-on au fonds de
privatisations qui affirme n’en avoir analysé que 650 pour l’instant.
Le but de cette inspection est de s’assurer que ces îles ne sont pas habitées
et que personne ne risque de revendiquer un quelconque droit de propriété.
“C’est au législateur et au gouvernement de prendre l’initiative de dire s’il
faut ensuite envisager d’en céder certaines et ce n’est qu’après une telle
décision que nous isolerions le cas échéant des îles candidates”, affirme-t-on
au fonds de privatisation.Athènes n’a, pour l’heure, réussi à vendre que pour 1,8 milliard d’euros d’actifs publics suscitant des doutes sur sa capacité à atteindre son objectif de 50 milliards d’euros dans les temps. Pourtant, ces privatisations sont considérés par la Troïka des créanciers publics (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) comme une condition sine qua non pour obtenir toute l’aide financière décidée lors du premier plan de sauvetage en juillet 2010.
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